Éditorial

Ces arbres qu’on abat

Ce numéro de La Pierre d’Angle voulait saluer le siècle finissant et cerner ses apports dans les champs de l’architecture et du patrimoine. La fragilité des témoins parvenus jusqu’à nous évoque davantage l’éphémère que la permanence. Si l’architecture n’est pas faite pour durer, quel sens faut-il donner à la mission d’entretien de l’architecte des bâtiments de France ?

L’irruption du XXe siècle a tendu à rapprocher et à confondre les missions patrimoniales et régaliennes des architectes des bâtiments de France. Dans ces conditions il ne suffit pas qu’ils soient de bons gestionnaires, il leur faut aussi être rompus à la création architecturale.

Certains, les considérant comme de purs fonctionnaires, voudraient leur supprimer la faculté d’exercer une maîtrise d’œuvre à titre personnel. Le plus acharné de leurs adversaires, après s’être épuisé dans la conduite du projet de loi visant le pouvoir régalien, vient de quitter la scène.

Souhaitons un sort identique à ceux qui voudraient reprendre le flambeau.

Si, à l’aube du troisième millénaire, l’architecte des bâtiments de France devait être privé de sa créativité, mériterait-il encore d’être reconnu comme architecte ?

Bruno Stahly
Rédacteur en Chef

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