En étudiant quelles sont les sept grandes lois régissant l’architecture (qu’il appelle sous un titre biblique « Les sept Lampes de l’Architecture »), l’esthéticien anglais John Ruskin entendait rénover l’architecture en lui dictant des règles rigoureuses, puisées notamment dans une conception de l’art subordonnant le Beau à la Nature. Parce que l’architecture est l’art qui peut le mieux rappeler la Nature, il a ainsi voulu réserver dans chaque édifice, un coin du mur, un fragment de colonnes, où l’architecte ne pouvait invoquer ni les lois mathématiques, ni les nécessités du bâtiment pour échapper à l’étude fidèle de la nature. De ce principe premier, il déduit que ces règles pratiques ne sont à chaque époque que l’expression passagère des lois éternelles qui gouvernent le monde moral, lois que doit respecter tout artiste, spécialement dans l’art de construire qui affecte le plus la vie de l’homme sous le rapport domestique, social, politique et religieux.