Patrimoine du XXe siècle en PACA

Institué par deux circulaires de 1999 et 20011 , Le label Patrimoine du XXe siècle est attribué par le préfet de région après examen par la Commission régionale du patrimoine et des sites de dossiers élaborés par la Direction régionale des affaires culturelles avec l’aide de spécialistes, puis sélection par un groupe de travail régional.

À la différence des monuments historiques (ceux du XXe siècle bénéficient de fait du label), cette reconnaissance, qui fonde avant tout son intérêt sur une démarche de pédagogie, n’a pas de conséquence à caractère réglementaire pour son propriétaire. Diversement mis en œuvre par les services régionaux, soutenu de façon variable mais continue par l’administration centrale de la Culture, le label Patrimoine du XXe siècle couvre après douze ans d’existence près de deux mille trois cents édifices et ensembles urbains sur le territoire national (dont deux tiers de monuments historiques).

Engagée de longue date dans la prise en compte du patrimoine récent, la Direction régionale des affaires culturelles de PACA s’est dès l’origine investie dans cette procédure. À l’issue de campagnes renouvelées tous les six ans, la région compte à ce jour deux cent trente édifices labellisés, auxquels s’ajoute une centaine de monuments historiques du XXe siècle. Ont été abordées les typologies spécifiques ou significatives de la période: production expérimentale et en série, reconstruction en milieu urbain et rural, logement collectif, architecture de loisirs, scolaire, commerciale, et même de dissuasion nucléaire. Sont également poursuivis la reconnaissance et les échanges avec des personnalités régionales qui ont contribué à façonner notre environnement urbain. Le service prend toujours soin de motiver et d’expliciter ses choix et décisions, en s’appuyant sur des critères de sélection éprouvés, issus notamment de la recommandation R (91) 13 du Conseil de l’Europe2  ?.

Une base documentaire active

Les actions, nombreuses et variées, initiées ou soutenues par le service, s’organisent logiquement en quatre axes : connaissance et étude, valorisation-diffusion-communication, développement des partenariats, préparation et suivi d’interventions de terrain. La connaissance a toujours été une priorité du service. Indispensable pour fonder la réflexion, elle est souvent lacunaire, dans cette période paradoxalement méconnue, souvent mal-aimée, et où la quantité de réalisations rend difficile la sélection. Tous les outils et supports disponibles sont utilisés, en direction du public le plus large et sur l’ensemble du territoire.

En particulier, dès 2002, a été développé et régulièrement enrichi un site Internet qui propose une fiche sur chaque édifice labellisé ainsi que les principales études associées3 . De ce fait, les contenus, dans leur richesse -listes, notices, documents graphiques, cartographies, biographies, commentaires- sont mis à la disposition de tous et, grâce au relais des acteurs de terrain, participent à l’appropriation de leur patrimoine par les usagers.

Ont indéniablement contribué à la réussite un soutien continu de la hiérarchie à tous les niveaux et un engagement sur la durée du service sur le terrain, auquel sont associés de nombreux partenaires, externes où internes à la DRAC. Parmi ceux-ci, les ABF, après une période d’observation, jouent désormais, et de plus en plus, un rôle décisif, en tant qu’acteurs de terrain les plus directement au contact entre l’administration et les pétitionnaires ou usagers. En effet, la préoccupation majeure devient aujourd’hui la capacité à répondre rapidement et efficacement aux demandes émanant des propriétaires, quels qu’ils soient. La mise en œuvre du Grenelle 2 dans les ensembles de logements collectifs notamment suscite conseils et travaux, pour lesquels les outils commencent seulement à être élaborés.

Biblio
Benjamin Krysik
, alors ABF au STAP du Var, s’était particulièrement impliqué
dans la réalisation en 2011 d’un parcours architectural sur le XXe siècle à Sainte-
Maxime (Var). L’auteur tient à rappeler ici le plaisir et la richesse des échanges avec Benjamin à l’occasion de cette collaboration.

Une dynamique partagée devra continuer à se développer entre tous les acteurs; elle seule pourra faire évoluer le label d’une procédure “expérimentale” en un véritable outil d’accompagnement opérationnel auprès des collectivités ou des propriétaires, cohérent avec les principes de déconcentration des responsabilités de l’État.

Sylvie DENANTE
Adjointe du conseiller pour l’architecture et les espaces protégés
Direction régionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur

  1. Circulaire n° 169053 du 18 juin 1999 sur le patrimoine du XXe siècle : circulaire n° 2001/006 du 1er mars 2001 relative à l’institution d’un label Patrimoine du XXe siècle.
  2. Recommandation n° R (91) 13 du comité des ministres aux États-membres relative à la protection du patrimoine architectural du vingtième siècle (adoptée par le comité des ministres du 9 septembre 1991, lors de la 461e réunion des délégués des ministres).
  3. www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/DRAC-Paca
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