Transmettre une identité culturelle ; les objectifs

Atelier 6

Rapporteurs-Animateurs
Mireille GRUBERT
SDA 31
Denis ROUSSIER
DDE 33

Le texte d’appel à cette réunion proposait d’entamer une réflexion qui devra se pousuivre durant les rencontres du 29 septembre.

Le thème en est la légitimité de la transmission du patrimoine pour ceux qui la font et pour ceux à qui elle s’adresse.

Les points de vue ne convergent pas toujours sur ce sujet. Il sera souhaitable de retracer les grandes lignes et de voir si l’on peut aboutir à certains consensus.

Constats

La transmission n’est pas un choix. Elle existe de fait. Dès lors que l’on aménage un espace, à quelque échelle que ce soit, on fait œuvre de transmission, que ce soit positivement ou négativement.

La transmission intégrale n’existe pas. Elle est un leurre.

Toute intervention sur l’espace bâti ou non bâti aboutit à une modification et à des altérations de cet espace.

Exemple : lors de la restauration d’un bâtiment, l’architecte sait bien qu’il transforme ce qu’il restaure, même lorsqu’il veut être le plus fidèle possible. Il n’y à pas d’intervention neutre.
La transmission concerne autant la restauration que la construction.
Chacun de ces types d’intervention s’accompagne de destruction, de conservation et de création.
Il existe une forte demande sociale en matière de transmission du patrimoine. Cependant, il y a parfois une distance entre la demande des groupes sociaux et le comportement des individus.

Question : quelles contradictions, mais quel équilibre possible aussi, entre la “règle du lieu” et l’individualité ?
Trouver cet équilibre est un enjeu essentiel de cohésion sociale.

L’aménagement du territoire

Le confort et le bien-être des citoyens doit en être l’objectif central.

Pour ce faire, il est indispensable d’articuler culture et confort, patrimoine et plaisir. Cet aménagement est une extrapolation à l’échelle du territoire des constats que nous pouvons faire à des échelles moindres : seul un état des lieux et des études d’impact aussi exhaustifs que possible permettraient, à chaque fois, de décider, pas à pas, ce qui doit être transmis aux générations futures et pourquoi cela doit l’être.

Le rôle de l’État

Il doit être opérateur lorsqu’il participe à l’élaboration de documents (POS).

Il est régulateur et incitateur lorsqu’il contrôle les documents faits par d’autres (avis conforme de l’ABF).

Il a un rôle d’encadrement lorsqu’il est chargé de suivre les études menées par les autres (ZPPAUP).

Dans chacun de ces rôles, l’État devrait prôner une exigence beaucoup plus forte en matière d’identification du patrimoine et d’explicitation de la démarche de transmission afin de favoriser ensuite les bons choix.

Transmission et démocratie

Le rôle de l’État n’est pas seulement de répondre à la demande sociale, mais aussi de la précéder en l’éclairant. Nous devons être à même d’énoncer des critères qui sont les valeurs que l’État souhaite défendre et dont il fait sa politique.

Exprimer très clairement cette politique, la confronter avec les états des lieux et les études d’impact, conduirait à une plus grande transparence dans les choix et les pratiques de l’État. Ceux-ci pourraient alors être l’objet d’une critique démocratique de la part du public.

Questions

  • Faut-il protéger au titre des monuments historiques des supermarchés sous le prétexte que ce sont des lieux de vie qui “fonctionnent” bien ? Culture et consommation sont-elles interchangeables ?
  • Comment dépasser le débat stérile entre soit-disants conservateurs et modernistes ?
  • Quelles méthodes imaginer pour généraliser la “transmission active” et mettre fin à la “transmission passive” ?
  • Comment les services de l’État peuvent-ils améliorer leur fonctionnement en vue d’une politique cohérente, affichée et qui remporte l’adhésion du plus grand nombre ?
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