Sites et bâtiments, un riche patrimoine à préserver de l’abandon

Le ministère de la Défense possède près de deux cent soixante six mille hectares, soit 0,5 % du territoire national. Seuls 4 % font actuellement l’objet d’une recherche d’acquéreurs.

Ce patrimoine offre une grande diversité, liée tant à l’histoire qu’à l’évolution des techniques ou à la diversité des fonctions nécessitées par la bonne marche de l’institution militaire : loger, défendre, fabriquer, soigner, former, entraîner…

Parmi les nombreux sites (six cents environ) pour lesquels la MRAI est en charge d’une recherche de reconversion et d’acquéreurs, nous présentons un échantillon d’immeubles offrant une intéressante qualité d’architecture ou de site.

Protéger

Marquant les frontières terrestres ou maritimes, des ouvrages et des ensembles fortifiés témoignent des priorités et techniques des diverses époques passées : forts Vauban, forts Séré de Rivière, ligne Maginot, protections maritimes, telles celle de la rade de Brest, forts des Alpes perchés verrouillant les accès montagnards, batteries côtières.

Habiter

L’armée assure le logement des troupes et des officiers, des familles ou des célibataires. Il en résulte des programmes variés, au travers desquels on retrouve cependant des types de bâtiments et d’organisations spatiales à l’issue de règles internes :

  • bâtiments ordonnancés sur trois ou quatre niveaux, souvent ponctués d’un avant-corps en faible saillie couronné d’un fronton et regroupés autour de la place d’armes (de dimensions sensiblement égales à celles de la place des Vosges à Paris). Les premiers bâtiments abritaient les chevaux au rez-de-chaussée et les troupes dans les étages. La majorité, encore utilisée aujourd’hui, peut être datée entre 1870 et 1910.
  • à la périphérie de cet ensemble, on trouve des bâtiments de moindre intérêt historique, liés à la vie quotidienne et aux activités dévolues au régiment utilisateur. On peut cependant remarquer d’anciens manèges ou d’intéressantes charpentes.…

Soigner

Le service de santé des armées dispose d’importants hôpitaux, de centres de formation et de centres de stockage. Il doit être capable de soigner tant sur le territoire que sur le site des opérations. On peut signaler quelques hôpitaux remarquables tels :

  • l’hôpital Baudens de Bourges, avec des charpentes en carène et des structures métalliques de 1880,
  • l’hôpital Hyacinthe Vincent à Dijon, remarquable construction des années 30,
  • l’hôpital thermal d’Amélie-les-Bains,
  • l’hôpital Gama à Toul.

L’hôpital des armées Hyacinthe Vincent fut construit en 1937 sur une emprise de onze hectares, cédés à l’armée par la ville.

D’une superficie de seize mille m2, il est composé d’un corps de bâtiment principal avec trois retours en équerre sur l’arrière. Il est édifié en briques avec un double parement d’origine, séparé par un vide d’air pour des raisons de ventilation et d’isolation. La partie centrale est composée d’une grande verrière.

De nombreuses autres fonctions sont ici signalées, pour mémoire telles que le bâtiment du Coudray, abritant les fresques de l’abbé Stock, lieu de mémoire inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques ou encore des poudrières, des sémaphores…

Olivier GODET

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