Édito

Du culturel et du tourisme urbain

Avec quatre-vingt millions de touristes par an, la France est devenue la première destination de voyage au monde, pour les Français comme pour les étrangers. Les centres historiques attirent un nombre croissant de visiteurs. Cet intérêt grandissant pour le cœur des villes restauré et mis en valeur, résultant de l’action quotidienne des architectes des bâtiments de France aux abords des monuments, dans les secteurs sauvegardés, les ZPPAUP, les sites et paysages, est désormais plébiscité.

Si l’afflux touristique devient un facteur de conservation du patrimoine urbain, il contribue aussi au développement économique des territoires, engendrant parfois des nuisances préjudiciables au caractère durable de ce développement. En contribuant à l’évaluation de la capacité maximale d’accueil des sites, à la répartition des visiteurs sur différents lieux, à la coordination des ressources touristiques d’une même région et à la création des réseaux, les architectes des bâtiments de France préserveront la qualité du cadre de vie. Leurs expériences en matière de transports sont fondées sur l’échelle des territoires et sur l’évolution des missions fondamentales inhérentes au tourisme : la gestion des flux, la création de nouveaux métiers pour les habitants des sites concernés, l’installation d’un observatoire des bus de tourisme, la promotion de l’image de marque de la ville, la création et la diffusion de nouveaux produits touristiques.

Plus qu’hier, les architectes des bâtiments de France sont incités à fonder leur réflexion sur leur capacité à appréhender un territoire, à mesurer l’échelle la plus pertinente (l’agglomération, la communauté de communes, le pays), à inclure la culture du patrimoine dans la culture urbaine des élus et des acteurs des services techniques des villes. De même, il leur faut rester extrêmement vigilants sur les conséquences sociales et humaines de la rénovation urbaine dans les centres anciens.

Cette évolution des missions et les exemples abordés dans ce numéro de La Pierre d’’Angle tendent à démontrer aux architectes des bâtiments de France et à leurs partenaires des collectivités territoriales que la protection du patrimoine urbain demeure le vecteur incontournable d’un tourisme culturel, éthique, responsable et durable.

Bruno Chauffert-Yvart

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